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Personnalisation du traitement lors de cancer du sein HER2+

Communiqué de presse (28/05/2018)

La réponse immunitaire d’une patiente permet de personnaliser le traitement lors d’un cancer du sein HER2 positif.

Bruxelles, le 28 mai 2018 - Les chercheurs de l‘Institut Jules Bordet ont publié la semaine dernière, dans le Journal of the National Cancer Institute, une étude permettant d’identifier préalablement, parmi les femmes atteintes d’un cancer du sein HER2-positif, celles qui répondront bien ou non à une chimiothérapie préopératoire en association avec deux thérapies qui ciblent le HER2, le trastuzumab et le pertuzumab. Cette étude permet de raffiner le traitement pour ces patientes et ouvre de nouvelles perspectives pour les chercheurs.Dr Ignatiadis

Le Dr Michail Ignatiadis, Chef de clinique en Oncologie médicale à l’Institut Jules Bordet, en collaboration avec le Laboratoire JC Heuson de Recherche Translationnelle en Cancérologie Mammaire dirigé par le Pr Sotiriou et l‘équipe biomarker de Roche-Genentech ont réalisé une étude translationelle à partir de l’essai clinique Tryphaena. L’étude Tryphaena a étudié l’efficacité et la tolérance d’une chimiothérapie préopératoire en association avec 2 thérapies qui ciblent HER2 : le trastuzumab et le pertuzumab chez 225 femmes atteintes d’un cancer du sein HER2-positif. L’étude a analysé le devenir clinique de patientes traitées par chimiothérapie préopératoire en association avec le trastuzumab et le pertuzumab selon deux critères : la qualité de la réponse immunitaire de la patiente contre la tumeur avant tout traitement et la réponse pathologique au traitement préopératoire au moment de l’opération.

Objectif de l’étude ? Identifier, avant de commencer un traitement par chimiothérapie préopératoire en association avec le trastuzumab et le pertuzumab, le profil des femmes qui auront un devenir clinique favorable.

Les chercheurs ont analysé la qualité de la réponse immunitaire de chaque patiente avant le traitement. Cela consiste à mesurer le nombre de lymphocytes infiltrant la tumeur initiale d’un cancer du sein HER2-positif (aussi appelés les TILs) qui sont autant de biomarqueurs qui renforceront l’efficacité du traitement néoadjuvant (traitement administré avant l’opération). Dans un second temps, les chercheurs ont analysé, chez ces mêmes patientes, la qualité de leur réponse pathologique au traitement par chimiothérapie préopératoire en association avec le trastuzumab et le pertuzumab.

L’étude montre que lorsque le taux de TILs de la patiente est élevé et qu’il y a une réponse pathologique complète au traitement, c’est-à-dire que la tumeur initiale a totalement disparu au moment de l’opération, le risque de rechute de la patiente est plus faible. Le traitement tel que proposé aujourd’hui s’avère alors efficace et suffisant pour ces patientes. Par contre, lorsque le taux de TILs de la patiente est faible ou inexistant et/ou que la tumeur initiale n’a pas totalement disparu au moment de l’opération, l’étude montre que le risque de rechute est élevé.

Avec cette étude, on se dirige vers un raffinement des traitements contre le cancer du sein. Elle conclut que le pourcentage initial de TILs et la réponse pathologique au traitement préopératoire standard fournit des informations pronostiques qui permettraient d’identifier les femmes pour qui le traitement par chimiothérapie néoadjuvante en association avec le trastuzumab et le pertuzumab ne suffirait pas et pour qui il serait donc nécessaire d’intensifier le traitement. Il s’agit d’une information importante pour les chercheurs et les cliniciens car cela permet de cibler les femmes pour qui de nouveaux traitements combinés tels que la thérapie ciblée HER2 et l’immunothérapie devraient être testés.