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4 février = Journée mondiale contre le cancer

Communiqué de presse (04/02/2022) 

4 février = Journée mondiale contre le cancer

DECRESCENDO, un nouvel essai clinique de grande envergure vise à tester un traitement chimiothérapique moins intensif pour les patients atteints d’un cancer du sein HER2 positif

decrescendo

Bruxelles (Belgique), le 4 février 2022 - Une nouvelle étude clinique internationale a récemment été ouverte en France et en Belgique – un premier patient a été recruté le 17 janvier – en vue d’évaluer s’il est possible de prodiguer un traitement chimiothérapique moins intensif aux patients atteints d’un cancer du sein HER2 positif sans récepteurs hormonaux, afin de réduire les effets secondaires associés au traitement sans augmenter le risque de récidive du cancer.

DECRESCENDO, une grande étude multicentrique de phase II, est menée et sponsorisée par la Clinical Trials Support Unit de l’Institut Jules Bordet (IJB/CTSU, Bruxelles, Belgique) en collaboration avec le Breast International Group (BIG) et impliquera un total de 1 065 patients provenant de quelque 164 hôpitaux dans douze pays du monde.

Le cancer du sein HER2 positif est une forme agressive de la maladie qui représente environ 15 à 20 % de tous les cas de cancer du sein1. En général,  les patients atteints d’un cancer du sein HER2 positif au stade précoce reçoivent une combinaison de plusieurs agents chimiothérapeutiques, associée à un traitement anti-HER2, avant de subir une intervention chirurgicale. Le traitement anti-HER2 peut ensuite se poursuivre jusqu’à un an après l’intervention. Bien que les résultats soient encourageants, avec plus de 90 % des patients en vie et sans récidive de cancer après cinq ans2, la combinaison de la chimiothérapie et du blocage de HER2 peut entraîner des effets secondaires indésirables (chute des cheveux, nausées, vomissements, fatigue ou même toxicité cardiaque, etc.) attribuables pour la plupart à la chimiothérapie. 

Dans le cadre de DECRESCENDO, les patients recevront un traitement chimiothérapique moins intensif avant l’intervention (un seul médicament au lieu des 2 à 4 médicaments conventionnels). De plus, les cliniciens identifieront les patients dont les tumeurs présentent une réponse complète au traitement après l’intervention et qui peuvent arrêter la chimiothérapie pour suivre uniquement le traitement anti-HER2. Cette étude vise à montrer que ce nouveau schéma thérapeutique est aussi efficace que le schéma conventionnel mais qu’il présente moins de risques d’effets secondaires.

« Les armes ciblant le talon d’Achille de ce cancer – à savoir le récepteur HER2 – étant de plus en plus nombreuses, il est logique de simplifier prudemment la chimiothérapie, laquelle est responsable de la plupart des effets secondaires du traitement. C’est l’objectif poursuivi par DECRESCENDO », déclare le Dr Martine Piccart, co-investigatrice principale de l’étude, directrice scientifique à l'Institut Jules Bordet (Bruxelles, Belgique), co-fondatrice du Breast International Group et présidente de BIG against breast cancer.

« Je pense que l’étude DECRESCENDO peut changer la donne. Si notre hypothèse est correcte, nous réduirons considérablement l’incidence des effets secondaires potentiellement graves dus à la chimiothérapie, par exemple l’insuffisance cardiaque. Dans le même temps, les patients recevront un traitement dont l’efficacité répond aux normes actuelles, mais qui vise presque entièrement les faiblesses biologiques du cancer et évite ainsi une grande partie de la toxicité souvent associée aux agents chimiothérapeutiques », explique le Dr Gabriele Zoppoli, co-investigateur principal de l’étude, directeur médical adjoint à l’Ospedale Policlinico San Martino (Gênes, Italie) et membre du conseil d’administration du Gruppo Oncologico Italiano di Ricerca Clinica (GOIRC).

Vers de meilleurs traitements personnalisés
Les études de désescalade thérapeutique de BIG, y compris DECRESCENDO, contribuent à une meilleure adaptation des traitements du cancer du sein aux besoins individuels du patient. Ces essais évaluent la possibilité de réduire en toute sécurité la quantité et/ou la durée de certains traitements contre le cancer du sein – voire de les éviter complètement – sans augmenter le risque de récidive du cancer ni affecter la qualité de vie du patient.

La perspective de pouvoir réduire les traitements en toute sécurité présente un grand intérêt pour les patients, lesquels peuvent ainsi bénéficier d’une thérapie optimale présentant moins d’effets secondaires et mieux adaptée à leur état de santé individuel. De même, grâce à une meilleure allocation des ressources et à un moindre recours aux installations pour des urgences inutiles, la réduction de l’incidence des effets secondaires graves profite également aux systèmes de soins de santé.

L’essai DECRESCENDO est mené par divers groupes de recherche universitaires dans le cadre d’une recherche clinique en collaboration avec Roche (qui fournit le médicament à l’étude et prend en charge le financement).

  • FAITS ET CHIFFRES
    • ± 2,3 millions de personnes ont reçu un diagnostic de cancer du sein en 2020.
    • Le cancer du sein représente environ 25 % de tous les nouveaux cas de cancer diagnostiqués chez les femmes dans le monde.
    • Pour les hommes, la probabilité de développer un cancer du sein au cours de leur vie est d’environ 1 sur 800.
    • Le cancer du sein est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué dans le monde, la Belgique ayant l’incidence la plus élevée au monde.
                    Source : Globocan 2020
         
    • 12 pays participent à l’étude DECRESCENDO : Argentine, Australie, Belgique, Canada, France, Irlande, Israël, Italie, Nouvelle-Zélande, Corée du Sud, Suède, Suisse.
    • 12 groupes de recherche BIG collaborent à l’étude : Australian New Zealand Breast Cancer Trials Group (BCT-ANZ), Canadian Cancer Trials Group (CCTG), Cancer Trials Ireland (CT-IRE), European Organisation for Research and Treatment of Cancer (EORTC), Grupo Argentino de Investigación Clinica en Oncologia (GAICO), Italian Oncology Group for Clinical Research (GOIRC), International Breast Cancer Study Group (IBCSG), Institut Jules Bordet – Clinical Trials Support Unit (IJB/CTSU), Korean Cancer Study Group (KCSG), Swedish Association of Breast Oncologists (SABO), Sheba Breast Collaborative Group (SBCG), Unicancer Breast Group (UCBG).



- A propos du Breast International Group (BIG)
Le Breast International Group (BIG) est une organisation sans but lucratif qui réunit des groupes académiques de recherche contre le cancer du sein, provenant du monde entier. Elle est basée à Bruxelles, en Belgique.

La collaboration internationale est cruciale si l'on veut réaliser des progrès significatifs dans la recherche sur le cancer du sein, éviter les doublons, partager les données, contribuer au développement plus rapide de meilleurs traitements et améliorer les chances de guérison des patients. C'est pourquoi BIG facilite la recherche sur le cancer du sein au niveau international en stimulant la coopération entre ses membres et d'autres réseaux académiques et en collaborant avec l'industrie pharmaceutique, tout en maintenant son indépendance par rapport à celle-ci.

BIG a été fondé en 1999 par Dr Martine Piccart et Dr Aron Goldhirsch dans le but de lutter contre la fragmentation de la recherche européenne sur le cancer du sein. Des groupes de recherche d’autres parties du monde ont rapidement fait part de leur intérêt à rejoindre l’organisation et, deux décennies plus tard, BIG constitue un réseau de plus de 50 groupes de recherche du monde entier partageant la même vision. Ces entités sont rattachées à plusieurs milliers d'hôpitaux spécialisés, de centres de recherche et d’experts en cancérologie de renommée internationale répartis dans environ 70 pays sur 6 continents. Actuellement, le réseau BIG chapeaute plus de 30 études cliniques en cours ou en voie de développement. BIG travaille aussi en étroite collaboration avec l'Institut National du Cancer américain (US National Cancer Institute - NCI) et les groupes de recherche nord-américains du cancer du sein (National Clinical Trials Network - NCTN). Ensemble, ils représentent une force d'intégration puissante dans le domaine de la recherche sur le cancer du sein.

Les recherches effectuées par BIG sont en partie soutenues par son unité philanthropique, connue sous le nom de BIG against breast cancer, une appellation utilisée pour interagir avec le grand public et les donateurs, et pour lever des fonds destinés aux essais et programmes de recherche purement académiques sur le cancer du sein menés par BIG.

Vous trouverez de plus amples informations sur www.BIGagainstbreastcancer.org

- A propos de l’Institut Jules Bordet
Centre multidisciplinaire intégré, unique en Belgique, l'Institut Jules Bordet est un hôpital autonome entièrement consacré aux maladies cancéreuses.

Depuis 80 ans, l’Institut Jules Bordet offre à ses patients des stratégies diagnostiques et thérapeutiques à la pointe du progrès pour prévenir, dépister et lutter activement contre le cancer. L’Institut poursuit trois missions : les soins, la recherche et l’enseignement. La réputation internationale de l’Institut attire en ses murs les plus grands experts dans le domaine du cancer. Son esprit d’innovation lui a permis de participer au développement et à la découverte de nouvelles techniques de diagnostic et de traitement majeurs, et ce, dans le but d’en faire bénéficier les patients le plus rapidement possible.

En mai 2018, l’Institut Jules Bordet a reçu officiellement, pour la seconde fois, l’accréditation et la certification de l’OECI (Organisation of European Cancer Institutes) comme « Comprehensive Cancer Centre » (Centre Intégré de Lutte contre le Cancer), un label de qualité réservé aux institutions de soins oncologiques multidisciplinaires intégrant la recherche et la formation. L’Institut Jules Bordet est le seul Comprehensive Cancer Center accrédité en Belgique par l’OECI.

Depuis le 27 novembre 2021, l’Institut Jules Bordet a ouvert les portes de son nouveau bâtiment sur le campus de l’ULB à Anderlecht. 80.000 m² entièrement consacrés aux soins de pointe, à la recherche et à la formation en oncologie, mais aussi centré sur le bien-être du patient. Il propose 250 lits d’hospitalisation et 43 places d’hospitalisations de jour.

L’Institut Jules Bordet fait également partie du H.U.B, Hôpital Universitaire Bruxellois, qui regroupe l’Hôpital Erasme, l’Institut Jules Bordet et l’HUDERF. Ce groupement hospitalier universitaire de réputation internationale, garantit notamment grâce à de nouveaux investissements, des soins de grande qualité accessibles à tous ainsi que l’excellence de la recherche et de l’enseignement.

www.bordet.be

- A propos de la Clinical Trials Support Unit (CTSU)
La Clinical Trials Support Unit (IJB-CTSU) lutte contre le cancer en élaborant et en menant des essais cliniques dont les retombées bénéficient directement aux patients.

Dans le cadre de New Bordet (la nouvelle implantation de l’Institut Bordet), les chercheurs sont en mesure d’échanger aisément leurs idées, de concevoir de nouveaux projets en interaction directe avec les cliniciens, ainsi que de partager de manière optimale les outils disponibles. Les laboratoires de recherche translationnelle sont regroupés au même étage (sur 10.000 m²) et bénéficient d’infrastructures flambant neuves et de technologies de pointe. Le personnel spécialisé dans la recherche est installé à proximité directe du personnel médical, au cœur de l’action.

Depuis une vingtaine d’années, l’IJB-CTSU coopère avec le Breast International Group (BIG) en vue de mener des essais cliniques d’envergure internationale, tels que TAX 315, HERA, ALTTO, APHINITY, FINESSE, ALEXANDRA/IMpassion030 et AURORA. Depuis 2013, l’IJB-CTSU aide également les chercheurs à concevoir et à mener des essais réalisés à l'initiative du chercheur (phases I, II et III) pour tous les types de cancers, ainsi que pour les traitements et les modalités diagnostiques. L’atout majeur de l’équipe IJB-CTSU réside dans sa proximité avec la réalité des soins aux personnes atteintes d’un cancer et dans ses interactions avec ce monde réel.

L’IJB-CTSU propose un large éventail de services de gestion des études cliniques, allant de l’encadrement scientifique aux activités opérationnelles. L’IJB-CTSU promeut la recherche scientifique tout en encourageant la collaboration avec d’autres partenaires académiques et avec les sociétés pharmaceutiques.

Pour de plus amples informations, consultez : https://ctsu.bordet.be/#/home   

  • Pour toute information complémentaire et/ou demande d’interview, veuillez contacter :


Références

  1. Loibl, S and Gianni, L. HER2-positive breast cancer. The Lancet 389, 2415–2429 (2017)
  2. Patel A, Unni N and Peng Y. The Changing Paradigm for the Treatment of HER2-Positive Breast Cancer. Cancers (Basel). 2020 Aug; 12(8): 2081.