Réseau VUB-ULB pour des tests moléculaires
Communiqué de presse (21/06/2019)
Développement d’un réseau VUB-ULB pour des tests moléculaires par séquençage de nouvelle génération en cancérologie. 15 hôpitaux regroupent leur expertise en vue d’analyses moléculaires pour les patients atteints de cancer dans le réseau NGS de la VUB-ULB
Bruxelles, le 21 juin 2019 - Le 1er juillet 2019, dans le cadre d’une étude pilote du gouvernement fédéral, le réseau VUB-ULB de séquençage de nouvelle génération (NGS, pour Next Generation Sequencing), sera implémenté en vue d’élargir le recours aux analyses moléculaires pour les patients atteints de cancer et de regrouper l’expertise des participants au sein de centres spécialisés. Dans ce réseau NGS de la VUB-ULB, ce sont 15 hôpitaux qui collaborent pour une approche innovante du diagnostic moléculaire, lequel peut se révéler décisif pour le diagnostic précis des cancers et le choix thérapeutique de certains patients. Ces tests moléculaires sont indispensables pour personnaliser le traitement proposé à chaque malade, estimer l’effet de ces traitements et en concevoir de nouveaux.
Une importante avancée en matière de médecine personnalisée
« Nous devons mieux connaître les anomalies moléculaires associées à certaines formes de cancer pour établir un diagnostic correct et proposer une thérapie personnalisée. Parmi les mutations des gènes du cancer, 85 % sont rares ou très rares mais peuvent être la cible d’un traitement. Pour pouvoir proposer une thérapie ciblée au patient, nous devons cartographier les anomalies moléculaires au niveau de l'ADN des cellules tumorales aussi précisément que possible. La technique mise en oeuvre au sein de notre réseau NGS le permet. Il s’agit d’une importante avancée en matière de médecine personnalisée pour les patients cancéreux », expliquent les professeurs Bart Neyns et Jacques De Grève, oncologues à l’UZ Brussel. Un point de vue qui est également soutenu par le professeur Jean-Luc Van Laethem (oncologue à l'Hôpital Erasme), le professeur Thierry Velu (oncologue au CHIREC), le professeur Anne Leleux (oncologue au CHU Tivoli) et le professeur Stéphane Holbrechts (oncologue au CHU Ambroise Paré).
« De plus, l’oncologie opère un tournant important en associant beaucoup plus étroitement les expertises des pathologistes, des généticiens et des oncologues, permettant un diagnostic le plus précis possible et une thérapie personnalisée », soulignent les professeurs Isabelle Salmon et Nicky D’Haene du service d’Anatomie Pathologique de l’Hôpital Erasme.
« Nous avons choisi au sein de notre réseau de développer un large panel de gènes qui couvre les altérations moléculaires permettant aux patients d'accéder à des thérapies ciblées en routine mais qui pourrait permettre également d'accéder à des études cliniques testant des traitements innovants. Le partage des données prévu dans l'étude pilote est également un progrès important », explique le docteur Philippe Aftimos de l'Institut Jules Bordet.
Une collaboration et un transfert de connaissances intensifs pour améliorer la prise en charge du patient
Professeur Frederik Hes, chef de service du Centre de Médecine Génétique à l’UZ Brussel : « Chez certains patients atteints de cancer en plus de l'analyse de la tumeur, une analyse de leur matériel génétique (soumis à leur approbation) est ajouté afin d’identifier des cibles thérapeutiques supplémentaires. La technique du séquençage de nouvelle génération permet d’optimaliser la détection des altérations moléculaires au sein de ces tumeurs. En effet, nous pouvons étudier la présence de mutations dans de nombreux gènes impliqués dans la cancérogenèse. Ceci permet d’offrir, dans un délai minimum, une caractérisation moléculaire la plus complète possible des tumeurs. L’exercice revient parfois à chercher une aiguille dans une botte de foin, mais lorsque nous trouvons cette aiguille, elle peut sauver la vie de certains patients. Ces anomalies sont souvent rares et pour pouvoir les comprendre correctement, la coopération et le partage de données génétiques sont importants. »
Les 15 hôpitaux (UZ Brussel, ASZ Aalst, AZ Oudenaarde, AZ Sint-Maria Halle, Institut Jules Bordet, CHU Saint-Pierre, CHU Brugmann, Hôpital universitaire des enfants Reine Fabiola, Hôpitaux IRIS Sud, CUB Hôpital Erasme, CHIREC, CHU Tivoli, EpiCURA, CHU Ambroise Paré, Clinique Reine Astrid) qui font partie du réseau NGS de la VUB-ULB peuvent désormais proposer à leurs patients ces analyses NGS, qui seront en outre remboursées à partir du 1er juillet 2019. Toutes les analyses NGS demandées par les partenaires du réseau sont concentrées dans les laboratoires d'expertise qui possèdent des infrastructures NGS et remplissent les exigences de qualité correspondantes (à l'UZ Brussel, Hôpital Erasme, Institut Jules Bordet et Laboratoire Hospitalier Universitaire de Bruxelles qui coordonnent la collaboration).
« Par ailleurs, les hôpitaux du réseau poursuivent leur collaboration intensive en matière de recherche et de développement. Ceci en collectant et en partageant des connaissances afin de concevoir de nouveaux traitements pour les patients chez qui les thérapies actuelles ne donnent pas les résultats escomptés », clarifie le professeur Sonia Van Dooren, coordinateur actuel du réseau NGS de la VUB-ULB et coordinateur de la plate-forme génomique BRIGHTcore de la VUB-ULB.
« L’usage du NGS dans les cancers du sang ou de la moelle (hémato-oncologie) ne se limite pas à la détection de mutations génomiques autorisant l’accès à des thérapies ciblées. L’analyse NGS peut aussi fournir un profil génétique spécifique qui servira d’outil diagnostique. Elle est donc complémentaire aux examens hématologiques conventionnels et permettra d’affiner, dans certains cas, le diagnostic et la prise en charge de la maladie », précise le professeur Pierre Heimann du laboratoire d’Hémato-oncologie moléculaire du LHUB-ULB.
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