Une simple prise de sang pour caractériser un cancer du sein
Press release (17/03/2015)
Une simple prise de sang pour caractériser un cancer du sein : les chercheurs de l’Institut Jules Bordet avancent à grands pas dans cette direction
Bruxelles, le 17 mars 2015 - La recherche de pointe à l’Institut Jules Bordet, centre du cancer intégré de référence en Belgique et à l’étranger, a montré, pour la première fois, que l’analyse de l’ADN tumoral circulant dans le sang (ADNtc) par séquençage d’un panel de 50 gènes permet de détecter les anomalies génétiques de la tumeur primaire et des métastases lors d’un cancer du sein métastatique. Une étude de premier plan menée par le Docteur Michail Ignatiadis et la biologiste Françoise Rothé, qui vient confirmer l’énorme potentiel des biopsies liquides.
Les biopsies liquides riches de promesses pour les patients et les médecins
L’espoir des chercheurs est qu’à l’avenir, il sera possible, via une simple prise de sang, de détecter
des anomalies génétiques des cancers du sein, de suivre l’évolution de la maladie, d’évaluer
facilement l’efficacité d’un traitement ou de guider le choix d’un nouveau traitement. Les avantages
pour les patientes seraient multiples : technique peu invasive et moins risquée comparée aux
biopsies solides (prélèvement de la tumeur), simple à mettre en place, une méthode d’analyse
efficace dans le cas de lésions ou tumeurs difficilement accessibles via une biopsie classique.
« Les promesses des biopsies liquides sont importantes en vue d’une prise en charge individualisée
pour chaque patiente. C’est ce qu’on appelle la médecine personnalisée. Toutefois, ces données
demandent encore à être confirmées par d’autres études de plus grande ampleur. Nous n’en sommes qu’au début des découvertes à ce sujet. Néanmoins, nous espérons qu’elles pourront progressivement être intégrées à la routine clinique dans les 5 années à venir pour la prise en charge des patientes» explique le Docteur Michail Ignatiadis, oncologue médical à l’institut Jules Bordet.
Qu’est-ce qu’une biopsie liquide ?
Une biopsie liquide est l’analyse d’un prélèvement de sang dans le but de détecter la présence d’ADN tumoral circulant (ADNtc) ou de cellules tumorales circulantes (CTC) dans le sang d’un patient et ensuite de les analyser au niveau moléculaire, notamment afin de rechercher les éventuelles mutations. Les CTC sont des cellules cancéreuses qui se sont détachées de la tumeur primaire (processus cancéreux à l’endroit (tissu) d’où le cancer est originaire) ou de lésions métastatiques et qui circulent dans le sang et sont à l’origine des métastases dans le corps.
Les recherches du Docteur Michail Ignatiadis et de Françoise Rothé, chercheurs du Laboratoire de
Recherche Translationnelle en Cancérologie Mammaire JC Heuson, Université Libre de Bruxelles,
dirigé par le Professeur Christos Sotiriou à l’Institut Jules Bordet, consistent en l’étude et la
caractérisation moléculaire de l’ADNtc et des CTC isolés du sang de patientes atteintes d’un cancer
du sein.
L’étude « Etude de l’hétérogénéité moléculaire du cancer du sein » - En quoi consiste-t-elle?
L’Institut Jules Bordet a initié une étude pilote visant à déterminer si une analyse de l’ADNtc présent
dans le plasma (partie liquide du sang) peut être utilisée comme alternative à la biopsie classique de
la métastase. Au cours de cette étude, 69 échantillons de tumeurs (primaires et métastases) et 31
échantillons de plasma provenant de 17 patientes ayant un cancer du sein métastatique ont été
analysés à l’aide d’un panel de 50 gènes les plus fréquemment impliqués dans le cancer en
collaboration avec le laboratoire d’OncoDNA situé à Gosselies. Cette analyse a été réalisée en
utilisant une technique de pointe : le séquençage de dernière génération.
L’étude a montré que pour 76% des patientes, la tumeur et le plasma donnent la même information.
Cela signifie que la prise de sang permet de détecter à elle seule les anomalies génétiques présentes au niveau de la tumeur primaire et des métastases. La faisabilité technique et scientifique de cette technique de biopsie liquide est donc établie. L’avancée est considérable.
Pour 24% des patients, la tumeur et le plasma apportent chacun des informations complémentaires.
L’étude, récemment publiée dans le journal scientifique Annals of Oncology, est la première de ce
type. « Il s’agit de la toute première étude de faisabilité appliquant un séquençage sur un panel de 50
gènes issus d’échantillons de plasma appartenant à des patientes atteintes d’un cancer du sein
métastatique », explique Françoise Rothé.
Cette étude a été financée par les Amis de l’Institut Bordet, premier donateur privé de l’Institut Jules Bordet et soutien majeur de la recherche contre le cancer à l’Institut.
Pièce jointe : Photo du Dr Michail Ignatiadis et de la biologiste Françoise Rothé
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