La curiethérapie à faible dose (Low-Dose Rate, LDR) est une technique de radiothérapie interne utilisée principalement pour traiter les cancers localisés de la prostate. Elle consiste à implanter de petites sources radioactives (généralement de l’iode-125) directement dans la prostate. Ces “grains” émettent des radiations à faible intensité sur une longue période, permettant de détruire la tumeur tout en préservant les tissus sains environnants.
Elle est particulièrement adaptée aux hommes souhaitant une option thérapeutique minimisant les perturbations de leur qualité de vie, notamment en termes de fonctions urinaires et sexuelles. La curiethérapie LDR s’adresse aux patients avec un cancer localisé de la prostate à risque intermédiaire, présentant une bonne fonction urinaire et un volume de la prostate modéré.
Le traitement par curiethérapie LDR est une intervention unique avec une courte hospitalisation et une récupération rapide.
Bilan pré-thérapeutique
Le bilan pré-thérapeutique inclut un questionnaire de qualité de vie urinaire, une évaluation du débit urinaire et du résidu post-mictionnel. Une échographie transrectale est également réalisée pour mesurer le volume de la prostate.
Intervention
L’intervention, réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale, consiste à implanter des grains radioactifs directement dans la prostate à l’aide d’aiguilles guidées par échographie transrectale. Cette procédure, qui dure généralement entre 1 et 2 heures, est effectuée en une seule séance.
Hospitalisation
La durée de séjour hospitalier est de 24 heures avec une nuit d’observation.
Suivi
Le patient peut reprendre ses activités normales après quelques jours, tout en respectant des consignes temporaires pour limiter l’exposition de son entourage aux radiations.
Un suivi régulier est indispensable, incluant des dosages de PSA pour évaluer l’efficacité du traitement, et des examens d’imagerie (IRM, PET au PSMA) peuvent être réalisés si nécessaire.
Le traitement par curiethérapie LDR présente plusieurs avantages par rapport aux traitements classiques :
- Traitement ciblé : Limite les dommages aux tissus sains.
- Préservation des fonctions : Réduit le risque d’incontinence urinaire et de dysfonction érectile.
- Confort : Procédure unique et récupération rapide.
- Efficacité prouvée : Comparable à la chirurgie pour les cancers localisés.
La curiethérapie LDR est généralement bien tolérée, mais comme tout traitement, elle peut entraîner certains effets secondaires. Les troubles urinaires transitoires sont les plus fréquents, avec des envies fréquentes, une sensation d’urgence ou parfois des difficultés à uriner, voire une rétention temporaire. Une irritation rectale légère peut également survenir, bien qu’elle reste rare.
Sur le long terme, certains patients peuvent éprouver des troubles de la fonction érectile, en particulier si la tumeur est proche des nerfs érectiles, avec un risque estimé à environ 20 à 30 %. Enfin, bien que rarissime, le déplacement ou la migration des grains radioactifs peut entraîner des complications mineures nécessitant une prise en charge spécifique.
Une technique ancienne au service de la modernité
Apparue au début du XXème siècle, la curiethérapie est l’une des plus anciennes formes de radiothérapie, initialement développée après la découverte du radium par Marie Curie. Ce concept a été exploré dès 1901 par Pierre Curie et le Dr Henri-Alexandre Danlos pour traiter les cancers cutanés. Le terme “curiethérapie” rend d’ailleurs hommage aux Curie, dont les travaux ont permis d’établir cette approche thérapeutique.
D’abord utilisée pour traiter divers cancers, la curiethérapie a évolué grâce aux avancées technologiques, devenant aujourd’hui une technique de pointe particulièrement adaptée au traitement du cancer de la prostate.
La curiethérapie LDR reflète cette évolution. Bien qu’elle repose sur le même principe fondamental — placer des sources radioactives directement dans la tumeur pour maximiser l’efficacité tout en épargnant les tissus sains —, elle bénéficie désormais d’outils d’imagerie et de guidage précis, comme l’IRM et l’échographie.
Cette combinaison d’un savoir-faire historique et de technologies modernes fait de la curiethérapie une option thérapeutique toujours d’actualité, efficace et respectueuse de la qualité de vie des patients.