La prostate est une glande de l’appareil génital masculin, située sous la vessie et entourant l’urètre. Elle a la taille d’une noix chez l’homme jeune, mais son volume peut augmenter avec l’âge. La prostate produit le liquide prostatique, qui constitue une partie du sperme et aide à nourrir et protéger les spermatozoïdes.
Le cancer de la prostate se développe à partir des cellules prostatiques qui croissent et se divisent de manière anarchique, formant ainsi une tumeur. Cette tumeur peut être bénigne ou maligne, cette dernière ayant le potentiel de se propager à d’autres parties du corps, formant des métastases. Le développement du cancer de la prostate est souvent lent, prenant parfois des années avant de causer des symptômes.
En 2023, le cancer de la prostate reste le plus fréquent chez les hommes en Belgique, avec environ 12 700 nouveaux cas diagnostiqués et 1 600 décès liés. Avec une prise en charge précoce, le taux de survie à cinq ans pour le cancer de la prostate est de plus de 98 %.
À l’Institut Jules Bordet – Hôpital Universitaire de Bruxelles (H.U.B), le cancer de la prostate est pris en charge au sein du Centre du Cancer de la Prostate Willy Grégoir. Avec une approche multidisciplinaire et centrée sur le patient, ce centre de référence unique en Belgique réunit des experts de renommée nationale et internationale qui collaborent étroitement pour offrir des soins personnalisés et innovants.
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Le cancer de la prostate est souvent asymptomatique à ses débuts. Les premiers symptômes incluent des troubles urinaires tels qu’un besoin fréquent d’uriner, des difficultés à uriner, une sensation de vidange incomplète de la vessie, et parfois du sang dans l’urine ou le sperme. À un stade avancé, des douleurs pelviennes, lombaires ou osseuses peuvent apparaître, ainsi que des troubles de la fonction érectile ou une perte de poids inexpliquée.
Les principaux facteurs de risque du cancer de la prostate incluent :
- Âge : La majorité des cas surviennent chez les hommes de plus de 65 ans.
- Antécédents familiaux : Un risque accru est associé à des antécédents familiaux de cancer de la prostate, notamment si plusieurs membres de la famille sont touchés.
- Origine ethnique : Les hommes d’origine africaine ou afro-antillaise présentent un risque plus élevé.
- Mutations génétiques : Certaines mutations, notamment celles des gènes BRCA1 et BRCA2, ou encore MLH1 et MLH2 (syndrome de Lynch), augmentent le risque.
- Exposition professionnelle : L’exposition à certains pesticides et produits chimiques serait un facteur de risque (ex. agriculteurs et pompiers).
- Alimentation et obésité : Le surpoids, la consommation de produits laitiers et riches en calcium, la déficience en vitamine E et en sélénium pourraient augmenter le risque, bien que les preuves soient encore limitées et controversées.
Il est important de noter qu’aucune mesure de prévention spécifique n’est actuellement recommandée pour réduire le risque de cancer de la prostate. Toutefois, adopter un régime alimentaire sain et équilibré, pratiquer une activité physique régulière et arrêter de fumer sont des facteurs encouragés, reconnus pour leurs nombreux bienfaits sur la santé.
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Le diagnostic du cancer de la prostate se déroule en plusieurs étapes successives.
À l’Institut Jules Bordet – H.U.B, le Centre du Cancer de la Prostate Willy Grégoir réunit des experts pour chacune des étapes diagnostiques.
Le dépistage
Bien que son efficacité pour réduire la mortalité liée au cancer de la prostate reste controversée, le dépistage est recommandé par les sociétés savantes chez les hommes de plus de 50 ans après une discussion sur ses avantages et inconvénients. Il est proposé dès 45 ans pour les hommes d’origine africaine ou ayant des antécédents familiaux de cancer de la prostate, et dès 40 ans en cas de prédispositions génétiques.
Le dépistage repose sur deux outils principaux :
- Dosage du PSA (antigène prostatique spécifique)
Une prise de sang permet de mesurer le taux de PSA, une protéine produite par la prostate. Un taux élevé peut être un signe de cancer, mais aussi d’autres conditions bénignes comme une hyperplasie ou une inflammation de la prostate.
- Toucher rectal
Examen clinique réalisé par un médecin pour évaluer la taille et la consistance de la prostate. A l’aide d’un doigt ganté, le médecin palpe la prostate qui repose sur le rectum.
Ces examens permettent de détecter des anomalies (élévation du PSA et/ou toucher rectal suspect) nécessitant des investigations supplémentaires, même en l’absence de symptômes.
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Le bilan diagnostic
Si des anomalies sont détectées lors du dépistage, des examens complémentaires sont réalisés pour confirmer ou exclure un cancer.
Voici les examens complémentaires que nous proposons :
- Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) multiparamétrique de la prostate
Cet examen d’imagerie à haut champs magnétique de 3.0 Tesla permet de localiser précisément et d’évaluer la gravité d’éventuelles lésions suspectes dans la prostate.
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- Biopsies prostatiques
Sous guidage échographique et IRM, des prélèvements sont effectués dans la prostate à travers le périnée pour analyser les tissus au microscope. Ces biopsies confirment la présence de cellules cancéreuses et déterminent leur agressivité à l’aide du score de Gleason (ou grade ISUP).
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Le bilan d’extension
Une fois le diagnostic de cancer confirmé, des examens complémentaires sont réalisés pour évaluer une éventuelle propagation du cancer au-delà de la prostate. Leur réalisation est adaptée à chaque patient et discutée avec votre médecin.
Voici les examens complémentaires que nous proposons :
- Tomographie par émission de positons (PET)
Cette imagerie de médecine nucléaire couplée au scanner (PET-CT) ou à l’IRM (PET-IRM) permet de détecter des lésions cancéreuses et des métastases avec une précision accrue en utilisant un traceur spécifique au cancer, le PSMA (Antigène Membranaire Spécifique de la Prostate).
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- Scintigraphie osseuse ou scanner du corps entier
Ces examens sont parfois nécessaires pour rechercher d’éventuelles métastases.
Ces étapes combinées permettent de poser un diagnostic précis, déterminer l’agressivité (grade) et l’étendue (stade) de la maladie pour guider les décisions thérapeutiques qui sont discutées de façon collégiale.
Le traitement est déterminé en fonction de plusieurs facteurs, dont les caractéristiques spécifiques du cancer, l’âge et l’état général du patient.
La maladie peut être classée en trois catégories selon son étendue :
- Localisée : le cancer est limité à la prostate.
- Localement avancée : le cancer s’étend au-delà de la prostate, pouvant toucher les ganglions avoisinants.
- Métastatique : le cancer s’est propagé à d’autres parties du corps.
Pour chaque catégorie, plusieurs options thérapeutiques uniques ou combinées sont envisageables et seront proposées après une discussion en Concertation Multidisciplinaire Oncologique (CMO) avec l’équipe du Centre du Cancer de la Prostate Willy Grégoir
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Voici les traitements que nous proposons pour les cancers localisés (et localement avancés) :
- Surveillance active
Pour les cancers de la prostate localisés à faible risque, une surveillance régulière peut être envisagée. Ce traitement consiste en un suivi rapproché sans traitement immédiat, avec des contrôles réguliers avec le dosage du PSA, un toucher rectal, une IRM multiparamétrique de la prostate et des biopsies.
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- Chirurgie (prostatectomie radicale assistée par robot)
La prostatectomie radicale est l’ablation chirurgicale complète de la prostate et des vésicules séminales. Nous la réalisons exclusivement par voie robotique. Cette option est souvent choisie pour les cancers localisés ou localement avancés.
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- Radiothérapie
La radiothérapie utilise des rayonnements pour détruire les cellules cancéreuses. Elle est souvent utilisée dans les cas de cancer localisé ou localement avancé, parfois après une prostatectomie radicale. Elle peut être administrée de deux manières :- Radiothérapie externe
Les rayonnements sont dirigés sur la prostate à partir d’une machine externe en 5 à 35 séances grâce à l’IRM-Linac.
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- Curiethérapie (brachythérapie)
Des implants radioactifs sont placés directement dans la prostate pour délivrer une dose localisée de radiation.
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- Radiothérapie externe
- Traitements focaux
Les traitements focaux visent à traiter uniquement la zone où se trouve la tumeur, tout en préservant le reste de la prostate et en réduisant les effets secondaires. Ils sont principalement utilisés pour les cancers localisés à faible risque ou risque intermédiaire. Leur utilisation reste controversée en raison du manque de données sur leurs effets à long terme. Les options incluent :- HIFU (Ultrasons Focalisés de Haute Intensité)
Une sonde endorectale émet des ultrasons, provoquant une augmentation de la température qui détruit les tissus tumoraux.
En savoir plus sur le traitement focal par HIFU - TMA (ablation ciblée par micro-ondes)
Une antenne insérée dans la tumeur émet des micro-ondes, provoquant une augmentation de la température qui détruit les tissus tumoraux.
En savoir plus sur le traitement focal par ablation ciblée par micro-ondes (TMA)
- HIFU (Ultrasons Focalisés de Haute Intensité)
Voici les traitements que nous proposons pour les cancers métastatiques :
- Hormonothérapie
L’hormonothérapie vise à réduire ou bloquer l’action des androgènes, principalement la testostérone, qui stimulent la croissance des cellules cancéreuses de la prostate. Cela peut être réalisé par des médicaments ou une intervention chirurgicale (pulpectomie). - Chimiothérapie
La chimiothérapie utilise des médicaments cytotoxiques, comme le docétaxel ou le cabazitaxel, pour détruire les cellules cancéreuses. - Radiothérapie
La radiothérapie utilise des rayonnements pour détruire les cellules cancéreuses, soit en ciblant la prostate, soit les métastases. Elle permet aussi de soulager les douleurs liées aux métastases. - Radiopharmaceutiques
Ces traitements, comme le Radium-223 ou le Lutétium-177-PSMA, utilisent des isotopes radioactifs pour cibler les cellules cancéreuses. Ils délivrent une irradiation localisée au niveau des métastases.
En savoir plus sur le traitement théranostique - Thérapie ciblée
Les inhibiteurs de PARP agissent sur des anomalies génétiques spécifiques des cellules cancéreuses, comme les mutations BRCA1/BRCA2.
- Soins de support
Ces traitements visent à améliorer la qualité de vie des patients en prévenant ou en traitant les complications osseuses, comme les biphosphonates ou le dénosumab, et en gérant les symptômes comme la douleur ou la fatigue.
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Après le traitement du cancer de la prostate, un suivi médical régulier est essentiel pour surveiller l’évolution de la maladie et détecter toute éventuelle récidive. Ce suivi repose sur des consultations périodiques avec des tests, notamment la mesure du taux de PSA, qui permet de surveiller la présence de cellules cancéreuses résiduelles. En fonction du traitement reçu (chirurgie, radiothérapie, traitement focal, etc.), des examens complémentaires, tels que des imageries médicales, peuvent être effectués pour évaluer la présence éventuelle d’une récidive locale ou de métastases.
La récupération après le traitement varie selon les individus et le type de traitement suivi. Certains patients peuvent souffrir de troubles urinaires, de dysfonction érectile ou d’une fatigue persistante, qui peuvent résulter des effets secondaires des traitements. Ces derniers peuvent s’atténuer avec le temps et grâce à une prise en charge adaptée, incluant des traitements médicaux et des séances de rééducation. Il est essentiel que les patients discutent ouvertement avec leur équipe médicale pour trouver des solutions adaptées et améliorer leur qualité de vie après le traitement.
En savoir plus sur l’après cancer
La notion de rémission est couramment utilisée dans le suivi post-traitement, désignant une période où le cancer n’est plus détecté et les signes de la maladie sont absents. Cependant, il est important de préciser que la rémission ne signifie pas nécessairement la guérison. Le cancer de la prostate peut parfois revenir plusieurs années après le traitement, ce qui justifie un suivi de longue durée. La guérison complète est souvent difficile à définir, mais une rémission prolongée sans signes de rechute peut être un indicateur de guérison dans certains cas.

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