Métastases hépatiques du cancer du sein
Communiqué de presse (22/12/2020)
Métastases hépatiques du cancer du sein
Une nouvelle étude permet de sélectionner les patientes qui bénéficieront à long terme d’un traitement chirurgical
Bruxelles, le 22 décembre 2020 - Les chercheurs de l’Institut Jules Bordet, Centre intégré de lutte contre le cancer de référence en Belgique, signent un article dans la prestigieuse revue britannique Nature Publishing Journal Breast Cancer sur la chirurgie des métastases hépatiques du cancer du sein. Cette étude, réalisée en collaboration avec l’UZA et l’UZ Leuven, montre que les résultats de la chirurgie des métastases hépatiques du cancer du sein dépendent fortement du type histologique de ces métastases. Il s’agit d’une première étude qui devrait bientôt permettre aux oncologues de sélectionner les patientes qui bénéficieront à long terme d’un traitement chirurgical de métastases hépatiques
Lorsque les cancers du sein progressent, le développement de métastases hépatiques est fréquent, représentant dès lors une cause majeure de mortalité chez ces patientes.
Si les métastases sont exclusivement localisées dans le foie et qu’elles sont techniquement résécables, l’ablation chirurgicale de ces lésions peut permettre une amélioration très significative de la survie et, dans certains cas, une guérison. Cependant, il n’existe actuellement pas de facteurs permettant de prédire quelles seront les patientes qui bénéficieront de ce traitement chirurgical. L’étude publiée dans le Nature Publishing Journal Breast Cancer apporte des premiers éléments pour répondre à cette question.
Deux types de microstructures des métastases hépatiques
L’étude en question, initiée par le Professeur Donckier, Chef du Service de Chirurgie à l’Institut Jules Bordet, est une étude rétrospective, basée sur un échantillon d’une quarantaine de patientes. Celle-ci a permis aux chercheurs d’observer que les métastases hépatiques du cancer du sein pouvaient s’organiser en deux types de microstructures dans le foie : une forme dans laquelle les cellules cancéreuses sont entourées par une capsule fibreuse (forme desmoplastique) et une autre dans laquelle les cellules cancéreuses infiltrent directement le foie (forme infiltrante).
Les résultats de la chirurgie sont très significativement meilleurs lorsque les métastases étaient de type desmoplastique, permettant des survies à long terme, alors que toutes les patientes opérées pour des métastases de type infiltrant ont récidivé rapidement après l’opération.
« Dans la chirurgie du cancer, la sélection des patients est un point crucial. Ceci est particulièrement vrai pour la chirurgie des métastases hépatiques du cancer du sein : il n’existe actuellement pas de moyen fiable de distinguer les patientes qui vont bénéficier de cette intervention et celles chez lesquelles cette intervention sera malheureusement inutile. Nos observations sont prometteuses. Nous espérons qu’elles pourront contribuer au développement de nouveaux modèles de décision thérapeutique, mieux personnalisés, en guidant le choix du traitement selon la biologie du cancer, dans chaque cas individuel », explique le Professeur Donckier.
Cette première observation ouvre de nouvelles perspectives pour mieux sélectionner les patientes candidates à un traitement chirurgical, pour mieux comprendre les différents modes de progression du cancer du sein et, potentiellement, développer de nouvelles approches thérapeutiques.
Vous trouverez l’article intitulé « Association between the histopathological growth patterns of liver metastases and survival after hepatic surgery in breast cancer patients » sous le lien suivant : https://rdcu.be/ccqxa
Les recherches du Professeur Donckier ont en grande partie été financées par Les Amis de l’Institut Bordet, premier donateur privé de l’Institut Jules Bordet ainsi que par le Fonds Ithier.
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