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Movember

Communiqué de presse (12/11/2018) 

L’Institut Jules Bordet soutient l’initiative Movember et rappelle l’importance du dépistage des cancers touchant les hommes

Movember12/11/2018 - En Belgique, comme partout ailleurs, la fréquence des cancers augmente un peu chaque année (en moyenne 0.8 % par an). Cette progression s’explique par le vieillissement de la population. La mortalité par cancer quant à elle diminue de manière spectaculaire : 1,6 % par an chez les hommes, et ce grâce aux progrès médicaux et aux pratiques de dépistage. Le mois de novembre, au travers du mouvement Movember, est une bonne occasion de rappeler aux hommes l’importance du dépistage des cancers qui les touchent. 

Qu’est-ce que le mouvement « MOVEMBER » ?
Movember est un événement annuel organisé par la fondation Movember Foundation Charity. Chaque mois de novembre, les hommes du monde entier sont invités à se laisser pousser la moustache dans le but de sensibiliser l'opinion publique et de lever des fonds pour la recherche dans les maladies masculines. Le nom vient de la contraction de « mo », abréviation de «moustache» et de « November ». Depuis 2003, cette fondation australienne relève le pari de « changer le visage de la santé au masculin ». Les hommes qui souhaitent prendre part à Movember et afficher leur soutien à la cause s'inscrivent sur le site officiel de la fondation, www.movember.com et commencent le mois rasés de près. Devenus officiellement des « Mo Bros », ils se doivent de laisser pousser leur moustache et de l’entretenir tout au long du mois de novembre. 

La prévention du cancer au masculin 
Nous ne sommes pas égaux face au cancer. Indépendamment du mode de vie, le risque varie selon notre constitution génétique. Certaines mutations génétiques entraînent un risque plus important. De même, l’existence de cancers familiaux ou d’antécédents personnels de cancer augmentent le risque individuel. Mais pour la grande majorité des personnes avec un risque moyen, la part du risque évitable est de 30-40 %. La prévention comprend deux grands aspects : le style de vie et le dépistage.
Les mesures à prendre concernant le style de vie sont résumées dans le Code Européen
contre le Cancer : ne pas fumer, boire moins d’alcool, mieux manger, bouger, contrôler son poids.
Le dépistage concerne les cancers les plus fréquents. Chez les hommes, il s’agit des cancers de l’intestin, de la prostate, de la peau, du poumon. Le dépistage est de plus en plus personnalisé : avant de proposer des modalités de dépistage, on évalue le risque individuel. 

Le dépistage des cancers masculins
- Le cancer de la prostate.
Le premier cancer de l’homme. Il concerne jusqu’à 1 homme sur dix.
Le dépistage du cancer de la prostate présente des avantages mais aussi des inconvénients. Il permet de trouver les cancers à un stade précoce, seul stade curable mais comporte le risque de sur-traitement (détection de cancers qui n’auraient jamais posé de problème si on ne les avait pas détectés, et qui seront traités inutilement). Chez les hommes sans risque particulier, le dépistage peut être proposé dès 50 ans et consiste en une mesure tous les 2 ans du « PSA » dans le sang (protéine spécifique de la prostate) associée à un toucher rectal. C’est la vitesse d’évolution du PSA qui compte, plutôt que le niveau lui-même. En cas d’anomalie, une imagerie par résonance magnétique permet à l’urologue d’orienter une éventuelle biopsie. Le risque est augmenté en cas de mutation génétique, de cas familiaux, ou chez les hommes d’origine africaine.

- Le cancer du testicule.
Plus rare, il touche souvent des hommes jeunes. Des antécédents familiaux, de cryptorchidie (testicule non descendu), d’infertilité ou la consommation de cannabis sont des facteurs de risque. Les progrès dus à une prise en charge multidisciplinaire dans un centre de référence permettent de vaincre cette maladie même à un stage avancé dans la plupart des cas.

- Le cancer de l’intestin (cancer colorectal)
Pour la grande majorité des hommes (risque moyen), on préconise un test de recherche de sang dans les selles tous les deux ans (« Colotest ») à partir de 50 ans, ou une coloscopie tous les 10 ans. Dans de rares cas, il peut exister un risque génétique (certaines maladies de l’intestin qui sont héréditaires). Le risque est également plus élevé lorsqu’il y a des cancers de l’intestin dans la famille proche, ou chez les personnes atteintes d’une maladie inflammatoire du colon. Dans ces cas, un dépistage par coloscopie tous les 2 à 5 ans est recommandé, parfois dès 40 ans.
Une alimentation riche en fibres, fruits et légumes, une consommation limitée de viande et d’alcool, une activité physique régulière et un contrôle du poids diminuent le risque de cancer de l’intestin. 

- Le cancer du poumon.
Le dépistage du cancer du poumon est réservé aux personnes de plus de 55 ans qui ont fumé un paquet par jour pendant 30 ans et qui ont arrêté il y a moins de 15 ans (ou qui fument toujours). Pour ces personnes à risque, il est recommandé de faire un scanner thoracique à faible dose chaque année. Dans ce groupe de personnes, on peut ainsi éviter un quart des décès par cancer pulmonaire.

- Le cancer de la peau.
Le dépistage de ce cancer n’est pas recommandé chez tout le monde de façon systématique. Il est utile chez les personnes à peau blanche qui ont un risque plus élevé : cas de cancers de la peau dans la famille proche, peaux claires et sensibles au soleil, personnes fortement exposées (professions de plein air, pays très ensoleillés). Certaines mutations génétiques (BRCA 2 …) augmentent considérablement le risque. Le dépistage associe un examen visuel une fois par an, avec éventuellement cartographie et dermatoscopie en cas de lésion suspecte, avec une auto surveillance basée sur les critères ABCDE (Asymétrie, Bord irrégulier, Couleur hétérogène, Diamètre supérieur à 6 mm ou Différent (autre aspect que les autres nævi), Evolution ou Elévation (épaisseur).